
Baromètre VPHR : la perception de la reconnaissance au travail en France et outre-Atlantique
Lors du Congrès RH, qui s’est déroulé au mois de septembre à Montréal, le cabinet VPHR a présenté une étude sur les perceptions générales et les obstacles en matière de reconnaissance au travail. Les Français se sentent moins bien reconnus que leurs homologues d’Amérique du Nord et du Québec.
Pour Christophe Laval, président du cabinet VPRH, la reconnaissance au travail constitue « un enjeu majeur du mieux-être des employés et de la performance durable de l’entreprise ». Il a donc essayé d’analyser les différentes attentes et comportements à travers différents pays. 700 personnes ont participé aux enquêtes, menées en ligne en Amérique du Nord et en France, d’avril à juin 2010, et 445 réponses étaient exploitables. Les répondants sont essentiellement des professionnels RH (78%) et des directeurs généraux (8%).
Les réponses aux 36 questions posées montrent que le manque de reconnaissance au travail est le premier facteur identifié par les Français entre 2005 et 2010. Au Québec, 63% des répondants possèdent des stratégies de reconnaissance au travail mais la moitié ne se sent pas reconnue. Aux États-Unis, 90% des répondants ont des politiques de reconnaissance mais 60% ne voient pas leur mise en œuvre.
La haute direction soutient les programmes de reconnaissance pour 30% des Français, 47% des Québecquois, et 59% des Américains. Des ressources spécifiques sont allouées à 33% en France, 36% au Québec et à 43% en Amérique du Nord. Les managers sont formés respectivement à hauteur de 22%, 27% et 43%.
L’enquête montre que, même si la reconnaissance figure au plan stratégique, il n’y a quasiment jamais d’objectifs chiffrés.
Les politiques de reconnaissance sont perçues dans les pays interrogés comme un moyen de créer en premier lieu un environnement de travail positif, puis une culture de reconnaissance et, enfin, pour la France, de surcroît, d’améliorer le climat de travail.
Les principaux obstacles en matière de reconnaissance
Ce sont :
− en Amérique du Nord :
1. le désir d’être équitable
2. le manque de temps
3. le manque de formation
− au Québec
1. la crainte de favoriser un climat de rivalité
2. le manque de formation
3. la méconnaissance
− en France
1. la crainte de susciter des attentes irréalistes
2. le manque de formation
3. la méconnaissance
Un manager sur deux en France constate un manque d’intérêt pour la reconnaissance au travail. Existent plusieurs types de reconnaissance : reconnaissance existentielle, des résultats, de l’investissement dans le travail, de la pratique de travail. Les Français attendent une reconnaissance des compétences professionnelles à 87%, contre 58% des Québecquois et 64% des Américains du Nord. La culture française est très marquée par la reconnaissance monétaire : elle est souhaitée par 70% des répondants français et par 50% des Américains du Nord. La reconnaissance de l’utilité du travail arrive en dernière position dans tous les pays.
Impact de la culture d’entreprise
Outre la différence culturelle, la reconnaissance au travail sera étroitement liée également à la culture même de l’entreprise, qu’elle soit clanique, adhocratique, hiérarchique ou de marché pour reprendre le modèle de Cameron & Freeman. La culture clanique est la plus favorable à la reconnaissance pour 83% des répondants, puis viennent la culture adhocratique (70%), la culture de marché (53%) et la culture hiérarchique (50%). Tous pays confondus, la culture hiérarchique domine un tiers des entreprises. La reconnaissance est suffisante par le clan à 55%. Elle est considérée comme suffisante à hauteur de 39% dans les entreprises adhocratiques, 27% dans les organisations de marché et à 20% au sein des structures hiérarchiques.
Christel Lambolez