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Revue de presse Les_RH, janvier 2016
Avec Bayes Impact, Pôle Emploi va mettre le big data au service des chômeurs
Pôle Emploi a signé un partenariat avec l’organisation à but non lucratif Bayes Impact, créée par un Français installé en Silicon Valley. Son objectif : utiliser les algorithmes pour mieux orienter les demandeurs d’emploi.
La structure (une ONG qui fonctionne comme une start-up, incubée par Y Combinator) va créer une plate-forme web, nourrie à la data science, qui permettra à chaque demandeur d’emploi de mieux s’orienter dans la jungle de services web, formations, structures d’accompagnement présentes sur internet. Y compris sur la nouvelle plate-forme “Emploi Store” du service public français de l’emploi, qui rassemble partenaires institutionnels et privés. Une version beta de cet assistant intelligent à la recherche d’emploi devrait être prête fin mai, pour un lancement avant la fin de l’année.
L’Etat met en place un diplôme 2.0 pour lutter contre la tricherie
La ministre de l’Education nationale a annoncé la création d’un service numérique pour délivrer les attestations de diplômes d’Etat. L’objectif : ne plus tricher sur son CV. Mais cela sera-t-il vraiment efficace ?
Tricher sur son CV ne devrait plus être chose si aisée à partir de l’année scolaire 2016-2017. Du moins, en ce qui concerne les diplômes d’Etat. Les postulants qui déclareront avoir obtenu tel bac, telle licence ou telle école et délivrant un diplôme reconnu se verront remettre dès l’obtention de celui-ci une version papier, comme le veut la tradition, et une version numérique du précieux sésame.
Du CV mensonger au licenciement pour faute grave
Dans un arrêt en date du 25 novembre 2015, la Chambre sociale de la Cour de cassation a jugé que le licenciement pour faute grave d’un directeur des ventes était justifié, dès lors que celui-ci avait volontairement menti sur la réalité de sa situation professionnelle antérieure à l’embauche, étant précisé que sa prétendue expérience passée au sein d’une entreprise concurrente avait été un élément déterminant lors du recrutement.
Embauché le 2 mai 2011 en qualité de directeur régional des ventes, le salarié avait été mis à pied à titre conservatoire à compter du 24 octobre 2011, puis licencié pour faute grave, le 18 novembre 2011. La cour d’appel de Douai avait jugé que le licenciement était fondé sur une faute grave.Le salarié s’est alors pourvu en cassation. Devant la Chambre sociale, le demandeur au pourvoi faisait valoir que la fourniture de renseignements inexacts, lors de l’embauche, ne pouvait justifier un licenciement que dans l’hypothèse où le salarié n’avait pas les compétences effectives pour exercer les fonctions pour lesquelles il avait été recruté ; qu’il ne pouvait lui être reproché des faits antérieurs à la naissance de la relation de travail.
La Cour de cassation a confirmé l’arrêt rendu par la cour d’appel de Douai en jugeant que le salarié avait, à trois reprises, volontairement fait croire – au terme de la rédaction de son CV et dans le cadre d’échanges avec le cabinet de recrutement – qu’il avait travaillé pour une entreprise concurrente dont l’activité consistait dans la vente de produits correspondant à la spécialisation de son nouvel employeur et qu’il était avéré que la présence alléguée du salarié dans cette entreprise concurrente avait été déterminante pour le nouvel employeur.
PSA Peugeot Citroën : Brigitte Cantaloube devient chief digital officier
Aucune grande entreprise ne résiste à la digitalisation de son organisation. À ce titre, le 1er février prochain, Brigitte Cantaloube, qui travaillait auparavant chez Yahoo, prendra la responsabilité de chief digital officer (CDO) de PSA Peugeot Citroën. Elle sera rattachée au président du directoire, Carlos Tavares.
Comment la République numérique peut sauver la France
L’ouverture des méga données publiques permettra à des PME de développer de nouvelles applications et de nouveaux services. Cette nouvelle économie numérique pourrait représenter 1,5 point de PIB.
Alerte aux internes en médecine incompétents
Les autorités hospitalo-universitaires viennent de sonner l’alarme concernant le niveau de qualification de certains internes en médecine générale reçus au concours via le biais de la validation des diplômes par l’union européenne. Les faits sont suffisamment graves pour que huit d’entre eux aient été priés de cesser leurs fonctions, leurs chefs de service ayant détecté des manquements majeurs dans leurs connaissances et dans leur pratique de la médecine. Ces internes, dûment nommés au concours, ont été invités à se recycler dans des services de médecine interne parisiens et rétrogradés dans leurs fonctions.
Ce lamentable état de fait traduit trois erreurs accumulées:
- L’absurdité du concours de l’internat tel qu’il est organisé actuellement.
- L’inefficacité totale du numerus clausus.
- Le manque de vision et de l’incapacité de autorités sanitaires à promouvoir le statut d’infirmier praticien.
Zappos, l’entreprise libérée… de ses salariés
Depuis que l’entreprise de vente en ligne de chaussures a annoncé mettre fin à son modèle traditionnel de management en abolissant la hiérarchie, 18% de la masse salariale a décidé de quitter le navire. La fin du mythe de l’entreprise libérée ?
L’exode continue, titre le New York Times. Depuis que Tony Hsieh, le fondateur de Zappos, a déclaré en mars dernier vouloir « libérer » son entreprise en adaptant le modèle de l’holacratie, 18% des employés, soit 260 personnes, ont quitté la compagnie. L’hémorragie a débuté dès le début de l’expérience, quand Tony Hsieh proposait à ses collaborateurs d’accepter ce changement d’organisation ou de partir avec une généreuse prime de départ. Environ 14% des salariés avaient alors choisi de prendre l’argent.
General Electric annonce 765 suppressions d’emplois en France
Quelques mois à peine après la reprise d’Alstom, le groupe américain annonce une restructuration de ses activités énergie en Europe avec 6.500 suppressions d’emplois, dont 765 en France. Le groupe indique toutefois qu’il respectera son engagement de création de 1.000 emplois nets en France.
Indemnités aux prud’hommes: Myriam El Khomri précise le nouveau barème
La ministre du Travail vient d’apporter des précisions sur les critères qui seront pris en compte dans le futur barème d’indemnités prud’homales.
Retoqué par le conseil constitutionnel dans le cadre de la loi Macron, le barème obligatoire encadrant les indemnités que l’employeur doit verser au salarié en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse revient à travers la loi sur la réforme du marché du travail portée par Myriam El Khomri.
Invitée sur Europe 1, la ministre du Travail a indiqué que les critères pris en compte seront “l’âge et l’ancienneté du salarié“. Le premier barème présent dans la loi croissance et activité tenait compte pour sa part de l’ancienneté du salarié (moins de deux ans, entre deux et dix ans, dix ans ou plus), mais aussi de la taille de l’entreprise : moins de 20 salariés ou entre 20 et 299 salariés. Et c’est ce dernier point qui avait été condamné par les sages, au titre d’une rupture d’égalité entre les salariés
Quatorze sénateurs sanctionnés pour absentéisme
Quatorze sénateurs vont voir leur indemnité réduite de 2 100 euros en raison de leur absentéisme au cours du dernier trimestre 2015, a annoncé mercredi 13 janvier le président du Sénat, Gérard Larcher, en tirant un bilan de mesures en vigueur depuis le 1er octobre. Les élus concernés ne sont pas connus, M. Larcher ne voulant pas « donner leurs noms en pâture ».
Montpellier : 30 emplois fantômes à la mairie avérés depuis une dizaine d’années
Selon Christian Fina le Directeur Général des Services de la ville et de la métropole , 30 emplois fantômes avérés depuis une dizaine d’années. Un système bien rôdé d’un employé qui badgeait pour 2 ou 3 personnes. Christian Fina a insisté sur “l’héritage des mandat précédents” (comprendre Hélène Mandroux et Georges Frêche, NDLR). Il souhaite éclaircir cette affaire au plus vite en s’accordant deux options, réintégrer ces personnes sur de réelles missions ou lancer une procédure administrative à leur encontre.
Rappelons qu’une procédure de licenciement visant des agents territoriaux est souvent très lourde. Le Directeur des Services rappelle enfin que les personnes concernées “ne sont pas du tout représentatives de la plupart des 4 300 agents de la mairie, qui ont le service public chevillée au corps”.
Pourquoi Orange va faire trembler les banques
Orange a bien l’ambition de devenir une véritable banque et de ne pas s’en tenir au paiement mobile. Le groupe a les armes pour sérieusement bousculer le secteur bancaire français.
Un banquier qui a conseillé Orange il y a quelques semaines raconte ainsi la scène suivante: “Imaginez un jeune gars qui rentre dans une boutique Orange parce qu’il veut le dernier iPhone. Il va casser sa tirelire, il le sait. Et là il se retrouve face à un commercial qui va lui proposer l’appareil quasi-gratuit s’il ouvre un compte bancaire. Vous croyez qu’il va hésiter longtemps?”
En fait beaucoup de banquiers ont été sollicités, testés, interrogés par Orange. Ils témoignent de la volonté de l’opérateur de monter une vraie banque, offrant absolument tous les services des réseaux bancaires classiques. “On peut tous voir que les agences bancaires sont vides, alors que les boutiques Orange sont pleines, avec à l’intérieur des commerciaux qui savent vendre”, affirme un banquier parisien.
Lutter contre l’anarchie des données : un défi majeur pour les entreprises aujourd’hui
Les entreprises les plus performantes ont déjà fait évoluer leur architecture IT pour améliorer l’autonomie des analystes et l’agilité IT, tout en respectant les réglementations en matière de sécurité et de gouvernance. Pourtant, un certain nombre d’irréductibles « anarchistes des données » demeurent sceptiques quant à la pertinence du rôle croissant de la technologie en entreprise. Cette réticence persiste quand bien même les technologies comprenant les « données sur les données » ou métadonnées sont devenues de plus en plus importantes dans un monde marqué par l’importation de données d’énormes volumes de données non structurées et de schémas dynamiques. La technologie détient un rôle majeur en aidant les entreprises à extraire des informations utiles d’ensembles de données volumineux et variés.
A Toulouse, une « coopérative intégrale » prépare l’après-capitalisme
Le capitalisme ne constitue pas un horizon indépassable. C’est ce que tentent de prouver les coopératives intégrales en posant les bases d’un nouveau système économique basé sur l’autogestion, la coopération, les relations de proximité et la décroissance. Ce concept né en Catalogne essaime à travers l’Europe et notamment à Toulouse.
« L’économie collaborative accroît les inégalités patrimoniales »
Pour Hugues Sibille, président du Labo de l’économie sociale et solidaire, « la finalité de Blablacar, c’est de gagner de l’argent, le plus vite possible ». Face à cette logique, il défend de nouvelles formes d’organisation, où la communauté aurait vraiment le pouvoir.
« Economie collaborative », le terme sonne bien. On imagine une communauté d’utilisateurs, soudée, qui s’envoie de jolis messages pour partager des biens ou s’offrir des services. Tout cela orchestré par une jeune start-up à l’esprit tellement cool.
La réalité, ce sont des entreprises capitalistes comme Uber, Airbnb, Blablacar, valorisées à plusieurs milliards de dollars et avec pour objectif principal : gagner de l’argent le plus vite possible.
Cette confusion des genres, Hugues Sibille, président du Labo de l’économie sociale et solidaire (ESS), un think tank créé en 2010, la dénonce. Lui veut remettre les mots à leur place et des valeurs dans cette nouvelle économie du numérique. Entretien.