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Communiqué : Stagiaires : des salariés à 417 euros
La CFDT Cadres dénonce le nouveau décret sur les stagiaires qui s’apparente à un nouveau CPE. Pour ce syndicat, il répond de fait au lobbying patronal.
Malgré le rejet de la première mouture présentée au comité des stages (STA-Pro) et de la seconde présentée au Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser), le décret concernant les stages vient d’être publié au JO du 26 août 2010.
Si le texte stipule que les stages doivent être intégrés au “cursus pédagogique” de formations délivrées par les établissements d’enseignement supérieur (avec un cadre défini : finalité, modalités et évaluation.), il prévoit trois exceptions :
– des formations pour permettre une réorientation,
– les formations complémentaires pour favoriser l’insertion professionnelle,
– des «périodes de césure pendant lesquelles l’étudiant suspend temporairement sa présence dans l’établissement pour exercer d’autres activités ».
La CFDT Cadres pointe le risque de prendre des stagiaires pour recruter de la main d’œuvre bon marché à la place des salariés. On se rapproche du CPE jeune : les entreprises pourraient être tentées de profiter de la situation des diplômés – sans emploi – pour les embaucher comme stagiaires pour 417 euros par mois et concurrencer d’autres demandeurs d’emplois.
Dans le même temps, certains jeunes – faute de stage obligatoire – ne peuvent valider leur diplôme ou même rentrer en alternance (apprentissage ou contrat de professionnalisation). La pauvreté chez certains jeunes – même qualifié – est une réalité. Il est temps d’ouvrir un large débat public dans un pays où près d’un jeune sur deux non diplômé est au chômage.